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Terres et Territoires

Lin : la récolte des semences bat son plein: attirer des investisseurs

Dernière mise à jour : 25 mars 2021

En plein rouissage, sous le soleil tapant de ces derniers jours, les lins situés sur la bordure du littoral ont subi l’écapsulage. La période débute dans notre région. Reportage.



Du soleil, peu de vent et une légère humidité. Les conditions météorologiques sont réunies pour procéder à l’écapsulage des lins. Le but ? Récolter les graines emprisonnées dans la capsule située à l’extrémité de la plante lorsqu’elle est en plein rouissage. Autrement dit, durant l’étape de séchage du lin sur le sol après sa coupe où il devient roux.

« Chaque année, le long de la bordure maritime, nous écapsulons les lins disponibles, explique Adrien Delrue, technicien à la coopérative La Linière dans le secteur de la Flandre maritime. C’est ici que nous obtenons les meilleurs rendements de graines. Le climat et le terroir sont idéaux. Le temps sec permet à la machine d’éclater la capsule facilement et ainsi d’obtenir les graines rapidement. »

Ici, le lin se cultive à la fois pour sa fibre et pour ses graines, à raison d’un rendement moyen d’une tonne de graines par hectare. Si le programme de culture est exactement le même que s’il faisait uniquement de la fibre, pour pouvoir valoriser la semence, l’agriculteur doit être encore plus précautionneux.

« Il doit être attentif au salissement de sa parcelle par les adventices afin d’éviter de polluer les graines récoltées, ajoute le technicien. Un contrôle à la floraison est réalisé par le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et des plants) pour évaluer la pureté de la parcelle. Elle est déterminée par le nombre de fleurs blanches, signe d’une mutation génétique. »

Garder le pouvoir germinatif

L’écapsulage est une opération qui demande de la précision sans quoi, la fibre du lin peut être altérée. Car il ne faut pas léser la destination première du lin : le textile. Avec l’écapsulage au champ, l’agriculteur valorise les graines à hauteur de 1 000 €/ha, selon la coopérative. Outre la qualité de la filasse, le risque est que le lin soit retourné accidentellement par le vent.

« Lorsque le lin est retourné et écapsulé, il perd 15 % de son pois. Il est donc plus sensible au vent, raconte Adrien Delrue. Autre effet, le lin rouit plus rapidement. L’agriculteur doit être aux aguets. » Qu’il soit écapsulé au champ ou au teillage, le principal défi est de garder le pouvoir germinatif de la graine. Et plus elle passe de temps au soleil, plus elle en perd. En cette période, dans les Flandres, on ne perd donc pas de temps pour écapsuler et trier la récolte.

Pour écapsuler, une machine vient retourner le lin en plein rouissage et en profite pour séparer la tige de la capsule. Cette dernière est alors battue et les graines qui en tombent sont emmenées vers une trémie. « L’agriculteur n’a plus qu’à livrer la récolte dans une benne chez le trieur de grains de la région », illustre le technicien. Cette année, les rendements semblent corrects, malgré l’état hétérogène du lin dans certains secteurs.



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